La conscience : élément constitutif de l’homme

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La conscience : élément constitutif de l’homme

 Qu’est-ce que la conscience ?

La conscience spontanée est le premier niveau de conscience, elle se manifeste lorsque je conduis par exemple. Toutefois, c’est la conscience réfléchie, par un jeu de dédoublement, à l’instar d’un miroir, qui me permet d’évaluer ma conduite et de prendre conscience que je roule trop vite. En effet, je peux avoir une conscience directe (spontanée) d’une action, sans y avoir réfléchi, et par conséquence ne pas avoir de démarche réflexive sur cette action. Aussi, pour passer d’une conscience directe à une conscience réfléchie, il faut réaliser un travail de conscientisation qui s’effectue par la verbalisation de l’action.

Il en va de même pour la pensée, puisqu’une pensée véritable est toujours consciente d’elle-même : la démarche réflexive est menée par un «je» conscient. L’idée même qu’une pensée puisse être inconsciente relève de la contradiction. La conscience s’écoule en un flux constant, elle ne connaît pas de pause et ne ressemble aucunement à un objet replié sur ses propres limites. Elle tend vers l’infini. Par ailleurs, elle ne possède pas de contenu prédéfini qui lui serait inhérent, à l’image d’une vie intérieure figée.

L’exploration de la diversité illimitée du réel

La conscience n’est donc jamais figée et peut toujours s’ouvrir aux domaines qu’elle souhaite. Cela signifie selon Husserl, qu’elle est par essence «intentionnalité» et donc ouverte à l’infinie variété du monde. Toutes les consciences ont cette capacité à s’ouvrir sur la diversité sans limite du réel et ce qui va les distinguer correspond à leur manière singulière de saisir les objets de cette réalité. Par exemple, le regard d’un artiste sur la nature n’est pas celui d’un promoteur immobilier ou d’un paysan, alors même qu’ils regardent la même chose. D’emblée, la conscience distingue l’homme d’une simple chose, mais aussi d’un animal dont il n’a jamais été prouvé qu’il avait la capacité d’accéder à une conscience réfléchie, et par conséquent qu’il possédait une conscience morale. Néanmoins, il convient de rester prudent à ce sujet.

Si le monde animal se situe dans l’ignorance totale des prescriptions de la morale, Freud observe que chez certaines espèces animales, il est possible de retrouver une organisation psychique analogue à celle de l’être humain, notamment avec le surmoi, dont le rôle est d’amener une censure intérieure. Il est constitutif de la conscience morale de l’individu d’un point de vue psychanalytique. Aussi, pouvons-nous supposer que certaines espèces animales possèdent les rudiments d’une conscience morale, sans que cette dernière soit semblable à celle de l’être humain. En effet, quel sens aurait un procès fait à un animal ? La conséquence comme l’intention est essentielle pour l’homme, car sa conscience engage toute son humanité.

Conscience réfléchie rime-t-elle nécessairement avec conscience morale ?

Il nous est difficile d’affirmer que tout être humain possède une conscience morale et qu’il est toujours responsable de ce qu’il fait. Pour preuve, la loi du 22 juillet 1992 prévoit que «n’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.» Par ailleurs, cette conscience morale dépend principalement de prescriptions morales qui peuvent varier en fonction des époques, des cultures ou de la société dans laquelle nous vivons. Pour autant, on peut dire que c’est parce qu’il a une conscience qu’un homme est à la fois libre et responsable de ses actes. Ainsi, selon Aristote, un sujet qui n’accomplit pas une action sous contrainte ou par ignorance totale de la conséquence négative doit assumer son entière responsabilité même s’il n’a pas choisi la situation. La conscience de son acte, à savoir à la fois de son déroulement et de son but implique logiquement la responsabilité du sujet agissant. Cela signifie  que nous sommes responsables de nos actes parce que nous possédons un libre arbitre qui nous permet de déterminer librement les actions que nous souhaitons mener. À l’inverse, si nous sommes jugé(e)s irresponsables d’un crime que nous avons commis, cela implique que nous ne sommes pas libres et que ce crime s’est imposé à nous sans que nous ayons, au préalable, choisi de le commettre.

DÉFINITION

 La conscientisation est un terme utilisé pour désigner la prise de conscience de quelque chose.

citations sur la conscience

«Toute conscience est conscience de quelque chose.»

(Husserl, Méditations cartésiennes, édit. Vrin, trad. G. Peiffer et E. Lévinas)

«Ce qui élève l’homme par rapport à l’animal, c’est la conscience qu’il a d’être un animal. Et du fait qu’il sait qu’il est un animal, il cesse de l’être.»

(Hegel)

 

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