Julia de funès: développement personnel

Julia de funès:

développement personnel

Le succès d’une imposture

ISBN : 979‑10‑329‑0610‑1

Dépôt légal : 2019, septembre

© Éditions de l’Observatoire/Humensis 2019

170 bis, boulevard du Montparnasse, 75014 Paris

Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs ? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s’adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d’une certaine psychologie positive.
« L’authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d’emploi », « Les 10 recettes du bonheur »… Les librairies sont envahies d’ouvrages qui n’en finissent pas d’exalter l’empire de l’épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. À les écouter, il n’y aurait plus de « malaise dans la civilisation », mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu’elle ne pense ! C’est le non-esprit du temps.
Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L’accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ?
Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du « moi », Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3 000 ans, est toujours là, c’est qu’en cultivant le point d’interrogation, elle développe l’intelligence de l’homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L’esprit n’est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !

L’Introduction du liver

Du déodorant dont la publicité garantit une fraî‑ cheur sans nuage à l’ambiance familiale et champêtre d’une lessive, en passant par la voiture véhiculant une osmose sans cri ni vomi, les écrans affichent un bonheur perpétuel, une euphorie conformiste. Les psychologies positives n’en finissent pas de vanter avec une sympathie solaire, mêlée d’une sottise satis‑ faite, l’empire de la sérénité, noyant tous les poissons de la négativité et des passions tristes. Les réseaux sociaux débitent des packs de niaiseries confucéennes en série, dans une phraséologie infantile truffée de cli‑ chés démagogiques. Les entreprises se lancent dans des marathonades de bien-être, plus stéréotypées les unes que les autres. Il n’y a plus de « malaise dans la civi‑ lisation », l’épanouissement personnel est devenu le nouvel « opium du peuple ». L’homme n’est plus « un loup pour l’homme », mais un chaton. Le développe‑ ment personnel et sa horde de desservants épanouis ont évincé Hegel et Freud. Nous devons nager dans une harmonie radieuse. La béatitude est sur pilotage automatique. Nous voilà propulsés dans la « pensée positive », qui positive plus qu’elle ne pense. C’est le non-esprit du temps.

d’autres livres De  Julia de funès:

  1. La Vie de bureau, ou Comment je suis tombé en Absurdie, J’ai lu, 2019.
  2. La Comédie (in)humaine, avec Nicolas Bouzou, Éditions de l’Observatoire, 2018.
  3. Socrate au pays des process, Flammarion, 2017.
  4. Coup de philo sur les idées reçues, Michel Lafon, 2010.

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