Cours de sociologie: du rural à l’urbain

UST-HB-FSTAT  L2

Cours de sociologie

REMARQUE : COURS EN CONSTRUCTION  A USAGE RESTREINT A LA SECTION (MERCI !)

Cours de sociologie: Sociologie générale

Présentation générale du cours :

Ce cours vise un double objectif : le premier est la familiarisation avec la démarche sociologique, à travers quelques concepts théoriques aussi bien que les outils méthodologiques les plus répondus. Alors que le second vise l’acquisition d’un savoir plus spécifique concernant les formes de la spatialité contemporaine. Le cours est organisé en trois parties : une partie d’introduction générale à la discipline (présentation des grands auteurs et courants en sociologie), une partie consacrée à la sociologie urbaine ou rurale et une troisième partie présentant des questions d’actualité.

Cours n°2  du rural à l’urbain

1 – Définition : La sociologie urbaine ou rurale

La sociologie urbaine ou rurale est la branche de la  sociologie qui s’intéresse à la relation des habitants à leur espace de vie. Comment l’espace peut influencer les comportements des habitants et comment les habitants peuvent transformer les espaces à travers les pratiques.  En d’autre terme c’est la prise  en compte des dimensions spatiales dans l’analyse du social.

2 – Historique

  • La ville de Chicago

La ville de Chicago (1920) dans les années vingt du XXème siècle  a connue une urbanisation sans précédent. Constituant ainsi un laboratoire d’analyse sociale qui s’intéresse aux comportements des habitants dans ce nouveau milieu urbain. Ainsi, les socles d’une nouvelle discipline ont été posés par un ensemble de sociologues dont : Robert Park, Ernest Burgess et Louis Wirth,

  • L’expérience Française

L’expérience française et l’apparition de la sociologie urbaine, en particulier après la seconde guerre mondiale est très intéressante, dans le sens où elle constitue une base de la collaboration entre diverses disciplines universitaires  dont la sociologie pour faire  la ville.

Une expérience caractérisée par trois phases:

 –  La construction

 –  L’évaluation

 –  La reconstruction

3 – Communauté et société

La mobilité spatiale, de plus en plus accessible et surtout acceptée par tous a fait bouleverser des notions et des théories qui ont été longtemps considérées comme des classiques. En effet, les notions de « l’urbain » et du « rural » sont de plus au plus confuses, car, ni les aspects matériels et physiques, ni les fonctions caractérisant le milieu urbain du rural ne sont aussi tranchés qu’autrefois. Néanmoins les distinctions entre la société urbaine et la communauté rurale, (Tönnies)  ou entre une solidarité mécanique et une solidarité organique (Durkheim) sont, pour certain sociologues, toujours opérationnelles, non pas comme des réalités objectives mais comme un « idéal type », au sens de Max Weber pour une analyse des transformations contemporaines.

 

Communauté société
Société holiste « chacun est assigné à une position et un rôle qui lui sont imposés par la naissance » Société individualiste« l’affirmation de l’individu comme centre de la vie sociale »
Homogène et  simple Complexe  avec un haut degré d’organisation
Les relations personnelles face à face

 

L’abstraction des échanges sociaux et

superficialité des relations sociales.

Similarité dans les activités des uns et des autres La séparation continue des domaines d’activité
Contrôle social externe (le jugement et la sanction des autres) Contrôle interne grâce au polissage des mœurs partagées
Volonté organique Volonté réfléchie
La cellule de base : la famille Profit et gain
Lien du sang Lien électif,
Instincts et plaisirs Recherche du bonheur
Coutumes et mœurs rites religion Culture sociale
Statut droit naturel Statut droit rationnel
La mémoire L’action instantanée
l’intégration sociale,

qui suppose que les acteurs partagent des orientations culturelles communes, des valeurs, afin que leurs actions soient préréglées pour produire un ordre social. Ce sont les acteurs qui intériorisent l’ordre social à travers des cultures et des idéologies et qui produisent l’ordre social par leur action elle-même. C’est donc l’ordre symbolique qui produit l’ordre social (Parsons.) La clé de l’ordre social est alors dans la tête des acteurs dont les orientations subjectives et volontaires sont coordonnées par des normes partagées.

intégration  systémique,

de la cohérence fonctionnelle de la société et de la logique de système qui assure la régulation sociale par les mécanismes indépendants de la subjectivité des acteurs, comme le marché, l’interdépendance fonctionnelle, les lois homéostatiques des systèmes… Le fonctionnalisme dérivé du récit de la division du travail a progressivement conduit vers cette conception « systémique » de l’ordre social.

 

4 – Des formes renouvelables de la communauté

«Nous sommes cinq amis, nous sommes sortie un jour d’une maison les uns derrière les autres, d’abord le premier en sorti et se plaça à côté de la porte, puis le second franchit  le seuil ou plutôt se glissa dehors avec la légèreté  d’une petite bille de mercure et se posta non loin du premier, puis vint le troisième, puis le quatrième, puis le cinquième. Pour finir nous nous tînmes tous sur un rang. Les gens nous remarquèrent, nous montrèrent du doigt et dirent : « Ces cinq-là viennent d sortir de cette maison. »  Depuis lors nous vivons ensemble, se serait une vie paisible si un sixième ne se mêlait pas continuellement à  nous. Il ne nous fait rien, mais il nous gène, c’est faire assez, c’est faire assez ; pour quoi s’impose-t-il là où on ne veut pas de lui ? Nous ne le reconnaissons pas et nous ne voulons pas l’admettre parmi nous. Nous autres cinq, nous ne nous connaissons pas non plus autrefois, et, si l’on veut, nous continuons à ne pas nous connaître. Mais ce qui est possible et toléré pour nous cinq n’est pas possible pour un sixième et n’est pas toléré. En outre, nous sommes cinq et nous ne voulons pas être six. Et  puis de toute façon, quel sens peut donc avoir cette perpétuelle vie en commun, pour nous non plus elle n’a pas de sens, mais puisque déjà nous sommes ensemble, nous y restons, toutefois nous ne voulons pas d’une nouvelle association, et précisément en vertu de nos expériences. Mais comment pourrait-on faire comprendre cela au sixième, de longues explications signifieraient presque que nous l’acceptons, nous préférons ne rien expliquer et nous ne l’acceptons pas. Il a beau faire la moue, nous le repoussons avec notre coude ; mais nous avons beau le repousser, il revient.» 

Franz Kafka, «  Gemeinschaft » (1922) in Erzâhlungen, Frankfurt/ Main 1967, p 308

A travers ce texte un ensemble de conditions apparaissent nécessaires à l’émergence d’une communauté peu ou prou durable.

  • Une inscription spatiale (la maison, par exemple)
  • La conscience d’appartenance au groupe (le nous)
  • Le regard de l’autre (les gens)
  • L’intrus (le sixième)

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